Conférence de Presse du Comité International pour les "Echecs Silencieux"

KARLOVICH: Mesdames et messieurs, permettez-moi d'accueillir nos invites, le Président du Comité International pour les "Echecs Silencieux", M.Michelle Visco et le secrétaire général de ce comité, M.Rafael Pinchas. Nous sommes tous conscients que les sourds jouent aussi aux échecs. Aussi aimerions-nous en savoir plus sur votre comité et ses activités.

VISCO: Le Comité International pour les "Echecs Silencieux" a été créé en 1949 au Danemark. Ce Comité comptait à l'origine quatre membres fondateurs : la Norvège, le Danemark, la Finlande et les Pays-Bas. Le Président du Comité était néerlandais et en 1953 il a organisé le premier championnat du monde d'échecs pour les sourds.

Notre Comité est une organisation 100% bénévole. Nous avons des statuts. Nous travaillons avec les fédérations qui ont des joueurs sourds. Je suis Italien et suis le 6ème Président du Comité de l'Histoire.

Mais il ne s'agit pas de ma première Olympiade. Les sourds participent aux Olympiades depuis 2002. Dans un mois, en septembre ; nous organiserons le Championnat du Monde d'Echecs pour handicapés avec 7 catégories : femmes, hommes, open, sourds, aveugles, juniors et seniors. Le Championnat aura lieu à Almaty, au Kazakhstan

T35 fédérations appartiennent au Comité International « Echecs Silencieux ». Il existe beaucoup plus de fédérations qui comptent des joueurs sourds. Mais nous ne pouvons pas les contacter. Par exemple nous n'avons aucun contact avec les fédérations africaines ou sud-américaines. Il est difficile d'avoir des contacts. Mais nous aimerions aider ces fédérations de telle sorte que les échecs puissent se développer aussi chez les sourds.

KARLOVICH: Rafael Pinchas est le capitaine de l'équipe des sourds qui participe aux Olympiades. Nous aimerions lui demander comment se passé le tournoi. Nous aimerions aussi savoir quelle performance vous aviez fait lors des précédentes Olympiades.

PINCHAS: Notre équipes a commence à participer aux Olympiades en 2002. Ce sont donc nos 5èmes Olympiades. Nous avons fait notre meilleur résultat en 2010. Nous avons fini 48èmes sur 140 équipes

Cette année nous avons une très bonne équipe. Nous avons joué contre Cuba à la ronde précédente et nous avons réussi à annuler. Quand on sait que les Cubains ont terminé 4ème de la précédente Olympiade, cela donne une mesure de notre force.

Permettez-moi de remercier le Comité d'Organisation des ces Olympiades et les dirigeants de la FIDE pour avoir permis de participer à cette compétition. C'est très important pour nous. Les échecs sont le seul sports où les sourds peuvent affronter des valides.

Il existe de nombreux sports comme le volleyball, le basketball ou le football dans lesquels les sourds participent au même titre que les valides. Mais les échecs sont le seul sport où nous sommes quasiment à leur niveau.

Notre communauté est très forte. Nous avons quatre joueurs qui ont réalisé de formidables résultats dans des compétitions avec des valides. Un des plus grands joueurs sourds est resté célèbre dans le monde des échecs et même chez les non-joueurs : il s'agit du GMI arménien et Champion du Monde Tigran Petrossian.

KARLOVICH: A quels problèmes les joueurs sourds doivent-ils faire face quand ils s'entraînent ou jouent aux échecs ? Quel aide pourrait-on apporter aux sourds pour résoudre ces problèmes ?

PINCHAS: Malheureusement, les joueurs sourds doivent faire face à de nombreuses difficultés. Le principal problème ne tiennent pas seulement au fait qu'ils ne peuvent entendre ou parler. Le problème c'est qu'ils n'ont aucun possibilité de se préparer pour les compétitions.

Par exemple, nous n'avons pas pu faire de stage d'entraînement avant cette Olympiade, ce qui nous aurait aide de façon appropriée. En outre, nous n'avons ni coach ni entraîneur. Dans le même ordre d'idée, même s'ils font de bons résultats, les sourds n'obtiennent pas de prix spécifiques ou de soutien financier du gouvernement ou des organisations sportives.

Cela signifie qu'en réalité nous sommes des amateurs qui jouent contre des professionnels. Aussi le Comité International "Echecs Silencieux" essaie-t-il d'aider les joueurs sourds à jouer et à avoir la possibilité de participer à ces tournois.

Nous essayons d'aider les joueurs sourds à faire l'impossible. Nous avons terriblement besoin d'un soutien financier. Nous avons certes l'appui moral de la FIDE. Mais nous avons besoin de plus. Nous espérons recevoir une aide de la FIDE ou d'autres organisations. Beaucoup de jeunes enfants sourds ont envie de jouer aux échecs mais nous ne pouvons pas les aider. C'est pourquoi nous n'avons que 35 fédérations qui ont adhéré à notre comité.

KARLOVICH: J'espère de tout cœur que la voix des joueurs d'échecs sourds sera entendue par la FIDE ou d'autres organisations échiquéennes et qu'un soutien financier vous apportera bientôt l'aide nécessaire.

A partir de maintenant, les Présidents de toutes les fédérations nationales auront accès à la salle de jeu. Veuillez passer au comptoir des accréditations pour retirer votre badge mis à jour.

Avec la 3ème ronde des Olympiades débutait aujourd'hui le clash des titans de l'esprit puisque les plus fortes équipes commençaient à se rencontrer. Beaucoup de match se sont joués sur le fil du rasoir et la différence ténue entre les adversaires a donné beaucoup de plaisir aux amateurs qui ont suivi les parties.

Le champion en titre, l'Ukraine, s'est sortie d'une situation douteuse contre Israël. Le GMI Ruslan Ponomariov était clairement moins bien contre son homologue israélien le GMI Maxim Rodstein, mais l'ancien champion du monde a tout fait basculer après le premier contrôle de temps et a réussi à l'emporter.

Le GMI Boris Avrukh a enterré les espoirs du GMI Pavel Eljanov, mais le GMI Andrei Volokitin s'est montré sans pitié contre le GMI Evgeny Postny. Comme Ivanchuk et Gelfand ont annulé au premier échiquier, les Ukrainiens l'ont emporté 2,5-1,5.

KARLOVICH: Mesdames et messieurs, permettez-moi d'accueillir nos invités du jour : les représentantes de l'équipe féminine indienne : la GMF Harika Dronavalli, la MI Eesha Sanjay Karavade, la MI Tania Sachdev et leur capitaine le GMI Kunte Abhijit.

Dans la troisième ronde, vous avez obtenu la victoire contre l'Arménie, qui est pourtant une équipe assez forte. Ma première question sera pour le capitaine : comment le tournoi se passé-t-il pour l'instant et comment s'est déroulé votre préparation pour ces Olympiades ?

ABHIJIT: le match a été très intéressant pour nous car nous l'avons pris par le bon bout. Pour être honnête, j'espérais que nous gagnerions par une marge plus importante mais nous sommes satisfaits du résultat. Après tout, ce n'est que la troisième ronde et il en reste huit. En ce qui concerne la préparation, je suis très satisfait du travail que nous avons accompli.

Anastasiya KARLOVICH: Mesdames et Messieurs, permettez-moi d'accueillir notre premier invite du jour, le GMI Alexander Ryazantsev, entraîneur de l'équipe féminine de Russie. Et mes premières questions à Alexander seront : comment vous sentez-vous à Istanbul, aimez-vous l'organisation des Olympiades et quelles sont vos impressions en général sur cette manifestation, allez-vous vous balader à Istanbul ?

Alexander RIAZANTSEV: Bonjour. Mes impressions sont bonnes en général. S'il y a bien eu quelques difficultés le premier jour, liées à la nourriture ou aux transferts vers la salle de jeu (nous avons dû faire la queue pour prendre le bus), je précise que dès le lendemain tout était résolu. La salle de jeu est parfaite. Il y a suffisamment de lumière, la salle est suffisamment grande. Je pense que les participants se sentent bien ici. Quant au fait de se balader à Istanbul, je n'en ai pas encore eu l'occasion mais j'espère bien visiter la ville un de ces jours.