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Conférence de presse avec l'équipe nationale grecque

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" Quand nous avons su que nous allions jouer les Russes, nous n'avons pas pu nous empêcher de rire pendant trois quarts d'heure."
KARLOVICH: Mesdames et messieurs, permettez-moi de vous présenter nos invités, l'équipe nationale de Grèce : le GMI Stelios Halkias et le GMI Ioanis Papaioannou. Lematch Grèce-Russie n'est pas terminé mais Ioannis Papaioannou a déjà fait nulle contre le GMI Vladimir Kramnik. Si vous voulez bien partager vos impressions sur ce match avec Goran Urosevic, les journalistes et moi, je vous donne la parole.
PAPAIOANNOU: Hé bien il va sans dire que c'était une partie intéressante. Il y a quelques temps, j'avais préparé une nouveauté. Je la gardais précieusement pour la tester contre un gros poisson et c'est ce que j'ai fait contre Kramni aujourd'hui. Pour être complètement honnête, c'est un joueur tellement fort que perdre ou gagner m'importait peu aujourd'hui.
Mais j'ai eu de la chance. Après que j'ai joué ma variante, il s'est mis à réfléchir. Il m'a semblé qu'il n'était pas si bien préparé pour affronter cette nouveauté. En conséquence de quoi, j'ai obtenu une bonne position à la sortie de l'ouverture. Il a ensuite fait l'étalage de sa classe incroyable : il a sacrifié sa Dame et la position est devenue peu claire.
J'ai pensé que dans cette position très technique il allait trouver une façon de me battre. Mais selon moi il a joué à la fin un coup inapproprié et j'avais peut-être encore l'avantage. Quelques coups avant la fin de la partie, j'ai joué mon Fou en c5 et il l'a pris. Je crois qu'il aurait dû jouer d5 ce qui aurait conduit à une position difficile à évaluer. En effet, ma Dame était mal placée en a5 mais après sa prise en c5, elle était beaucoup mieux et j'ai pris l'avantage. En outre, Vladimir était dans un zeitnot sévère.
Mais j'ai préféré ne pas prendre de risque et j'ai répété les coups. Après la partie, Alexi Shirov et d'autres joueurs sont venus me voir pour me demander pourquoi je n'avais pas continué puisque selon eux ma position était clairement supérieure. Mais je n'en étais pas sûr etj'ai préféré ne prendre aucun risque. Je ne me l'explique pas, mais nous faisons souvent de très bons résultats contre la Russie.

 

UROSEVIC: Ma question est adressée aux deux joueurs. Comment votre équipe s'est-elle préparée aux Olympiades ? Quels sont vos objectifs ?
PAPAIOANNOU: En réalité, nous n'avons pas eu d'entraîneur cette année à cause de la crise financière qui touche la Grèce. Je crois que le monde entier est au courant de nos difficultés. Alors nous nous sommes préparés seuls et sommes venus ici pour faire de notre mieux. Quand on a des problèmes on devient plus combatif. Ce sera peut-être un atout pour nous.
KARLOVICH: Stelios, comment vous êtes-vous préparé à ces Olympiades et que pensez-vous du match d'aujourd'hui ?
HALKIAS: Comme Ioannis l'a indiqué, nous ne travaillons pas ensemble et n'avons pas suivi d'entraînement spécifique car nous n'avions aucun moyen pour financer ce stage. Nous nous sommes appliqués à travailler chacun de notre côté. Nous avons aussi réalisé qu'il était dur de s'en sortir seul et sommes venus pour prouver quelque chose : nous ne sommes pas encore morts et nous allons essayer de le montrer. Nous ne sommes pas spécialement ambitieux. Nous voulons juste montrer que nous avons un peu de talent. C'est le cas aujourd'hui.
UROSEVIC: Question à Ioannis. Je vous ai croisé dans la salle et ai été stupéfait de voir que vous vous souveniez de toutes les parties jouées. Est-ce une préparation spécifique de la compétition ? Et si vous écriviez un jour un livre, quel serait le titre ?
PAPAIOANNOU: He bien ceux qui me connaissent savent que j'aime suivre toutes les parties d'un tournoi. S'il y a 65 parties, je les regarde les 65. Et je vais essayer de me souvenir des plus importantes. Je peux bien entendu les rejouer. J'ai beaucoup de chance d'en être capable alors que je ne suis pas professionnel. Si je dois écrire un livre d'échecs, je l'appellerai « Comment ne pas jouer aux échecs » ou « Suivre les parties comme un grand-maître ».

 

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KARLOVICH: Question à Stelios. Comment vous préparez-vous pour vos parties ? Y passez-vous beaucoup de temps ou vous préparez-vous à la grecque : un milk-shake, une sieste et en avant. A moins que vous n'ayez une préparation spécifique ?
HALKIAS: Je vous assure que nos préparations sont tout ce qu'il y a de plus sérieux. Les gens savent que nous autres Grecs sommes un peuple très blagueur. Alors forcément les blagues, le fun et le café sont au programme mais nous travaillons dur quand même. Si on considère que rire évacue le stress alors le rire fait partie de notre stratégie.
Pour répondre sérieusement, nous commençons à nous préparer dès que nous connaissons les appariements. Hier, par exemple, quand nous avons appris que nous jouions la Russie, nous avons ri pendant trois quarts d'heure. Nous blaguions sur les scénarios qui nous permettraient de battre la Russie. Rien de bien méchant évidemment, juste de bonnes blagues qui nous ont divertis.
PAPAIOANNOU: Nous avons poussé nos préparations théoriques jusqu'au 30ème coup pour empêcher les Russe de gagner trop vite. C'était la règle que nous nous étions fixée.
HALKIAS: Un autre scénario prévoyait que la fin de la partie de Ioanni contre Kramnik serait très technique. Or, le Russe excelle dans ce genre de position. Il était prévu que dans ce cas-là Ioannis lui demande de jouer pour les deux camps. En réalité, j'ai vu que nos deux joueurs restants sont moins bien. Mais qui sait, avec un peu de chance, nous pouvons peut-être faire match nul.
KARLOVICH: Je vous souhaite bonne chance !